Les nouvelles formes d’emploi sont-elles en passe de détrôner les formes traditionnelles de travail ?
- Le 30 novembre 2022
La projection d’ici 2030 serait une hausse de + 58%[1] de freelances dans les métiers des prestations intellectuelles aux entreprises, contre seulement +2% pour le salariat.
Exercer comme indépendant en portage salarial, couveuse d’entreprise, micro entreprise ; sur des missions comme manager de transition ou à temps partagé, sont autant de nouvelles formes de travail envisagées par les cadres.
Sont-elles en passe de détrôner les formes traditionnelles de travail ?
Exit l’image du jeune freelance précaire, forcé de se mettre à son compte « faute de mieux » en attendant un « vrai » emploi. Aujourd’hui, cette forme de travail est un véritable choix de carrière, notamment pour les cadres qui sont près de la moitié (44%) à envisager de devenir freelance. Et pour cause, les cadres identifient bien mieux cette forme de travail que le reste de la population : 94% d’entre eux déclarent connaître cette forme de travail contre 76% des actifs[1].
Ces cadres identifient le freelancing comme source d’autonomie et de liberté, avec la possibilité de choisir ses horaires, ses missions, ses conditions de travail… . Ce phénomène est amplifié par le défi de l’emploi des séniors et du rallongement de la durée de cotisation, mais aussi en raison des changements de plus en plus fréquents qui impactent le marché du travail et les organisations.
En contrepartie, ce choix de carrière est aussi synonyme d’incertitudes puisque les revenus peuvent fluctuer en fonction des missions trouvées. C’est donc sans surprise que l’insécurité est citée par 13% des cadres quand on les interroge sur leur vision de cette activité.
Quelles sont les principales caractéristiques de ces différentes formes d’emploi ?
- Le management de transition[2]
Réellement apparu en France dans les années 2000, ce marché est en forte croissance (de 10 à 15% par an et +100% depuis 4 ans).
Le Management de Transition est le recours par une organisation (privée, publique, associative) à des compétences managériales opérationnelles externes hautement qualifiées dans le but d’accomplir une mission spécifique sur une durée limitée dans le temps (management relais, conduite de projets, gestion du changement…).
Ce sont des missions qui requièrent une expertise métier, une variété d’expériences et une combinaison de savoir-faire et savoir-être. Elles impliquent un fort engagement et sont difficilement conciliables avec d’autres activités. Elles s’exercent en CDI ou comme indépendant, seul ou via une Entreprise de Management de Transition (EMT).
Aujourd’hui, seuls 20% des cadres envisagent d’adopter cette forme de travail.
- Le temps partagé
Le Travail à temps partagé est un moyen pour une entreprise d’accéder aux compétences d’un professionnel qui occupe une fonction quelques jours par semaine ou par mois, sur la durée. Le recours au travail à temps partagé permet de pallier les difficultés d’une entreprise à embaucher, en raison de sa taille ou de ses moyens. Même si les missions sont opérationnelles, la dimension conseil apportée par l’intervenant est appréciée.
L’intervenant peut notamment être salarié en CDI d’une entreprise de travail à temps partagé (ETTP), puis détaché dans 1 à 3 entreprises.
Il peut être également indépendant, en démarchant seul des clients ou s’aider d’un réseau spécialisé (FINAXIM, APARTE, CTP, OBJECTIF TEMPS PARTAGE, RTP…).
Si l’intervenant exerce en indépendant, il peut ainsi sécuriser une partie de ses revenus grâce à une ou deux missions récurrentes et développer en parallèle d’autres volets de son activité (conseil, formation…).
Environ 500 000 actifs exercent à temps partagé.
Pour exercer, la micro entreprise est souvent le premier réflexe. Il existe cependant deux formules de portage pour démarrer facilement une activité indépendante.
- La micro entreprise
Depuis sa création en 2009, le statut d’auto-entrepreneur (micro-entrepreneur) séduit nombre de travailleurs indépendants par sa simplicité et par la fiscalité qui lui est associée. C’est aujourd’hui environ 75% des formes juridiques choisies pour exercer son activité.
En revanche, la faible protection sociale du régime micro social, la non déductibilité de ses frais professionnels et l’isolement en sont les principaux pièges.
- Le portage
Le portage permet d’exercer une activité indépendante, sans créer d’entreprise. Le contrat de portage peut être un CDD ou CDI de portage signé avec une société de portage salarial ou un contrat à mi-chemin entre l’entrepreneuriat et le salariat: le CAPE (Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise mis en œuvre dans les couveuses d’entreprises ou les coopératives d’activité et d’emploi).
Plus de 100 000 actifs exercent en portage salarial, 4000 en couveuse d’entreprises.
Le principe de base est le même : mettre à disposition du bénéficiaire le cadre juridique de la structure de portage, gérer l’ensemble des tâches administratives et comptables de l’activité et lui permettre de maintenir une protection sociale salariale (dont les cotisations chômage).
En CAPE, le bénéficiaire accède en plus à un programme d’accompagnement individuel et collectif et à une dynamique réseau pour l’aider à lancer son activité et à développer l’ensemble de ses compétences entrepreneuriales.
Créer son entreprise demande non seulement un investissement et une motivation sans faille, mais aussi un carnet d’adresses bien fourni. C’est pourquoi, qu’ils soient salariés, chômeurs ou jeunes diplômés, ces actifs ont besoin d’échanger, de nouer des relations et de tester leurs idées pour créer une activité viable.
[1] étude Michael Page/Ifop « Les grandes tendances du marché du travail »*.
[2] France Transition
[1] Etude LE FREELANCING EN France – Étude statistique réalisée par Datastorm (Groupe ENSAI-ENSAE)
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